Faire faillite, c’est facile !
La perspective de faire faillite est-elle encore aujourd’hui source d’angoisse? Pas pour tout le monde.
Ça vous choque? Vous devriez peut-être questionner quelques surintendants en faillite. Vous pourriez être surpris de la quantité effarante de gens qui s’endettent sans s’en faire, disant ouvertement qu’au pis aller, ils feront faillite ou repartiront leur compagnie sous un autre numéro.
Je ne dis pas que plus personne n’a peur de faire faillite. Par contre, la proportion de gens qui vont dans un bureau de syndic humiliés et fragile est en baisse.
Même la Banque Toronto Dominion le constate: «La stigmatisation sociale associée à la faillite a diminué. Dans les années 50 ou 60, ceux à qui cela arrivait avaient du mal à le dire ouvertement. De nos jours, ceux qui se retrouvent dans cette situation reçoivent support et compréhension. Plus encore, dans le marché du crédit, ils ne sont plus considérés comme des parias.»
Pardon? Le purgatoire serait-il donc d’une durée moindre que les sept ans si souvent mentionnés? Hé oui. Votre cote de crédit en prendra un coup pour un temps. Par contre, si on creuse un peu, on s’aperçoit qu’il ne faut pas sept ans pour se refaire un crédit après une faillite. En réalité, après trois ans, vous pourrez emprunter de nouveau si vous avez un emploi, des revenus stables, êtes demeuré à la même adresse et n’avez fait aucun chèque sans fonds (les fameux NSF).
«De fait, si on fait faillite à 30 ans et qu’à 32 ans, on trouve un bon emploi, on peut facilement se procurer une nouvelle carte de crédit. Il suffit d’éviter d’aller à la banque à qui on devait de l’argent», relève Clémence Gagnon, conseillère budgétaire à l’ACEF de Québec.
Ahhh je suis sciée!!! Il suffit d’éviter d’aller à la banque à qui on devait de l’argent!!! C’est du grand n’importe quoi!!! Pardon, ce n’est pas le fait que les faillis puissent emprunter de nouveau avant sept ans qui me choque, mais le ridicule fini de la méthode. Allez à la banque en face de l’autre à qui vous n’avez pas payé vos emprunts et vous serez tranquille…
Mais alors… ceux qui font une proposition de consommateur et consolident leurs dettes seraient-ils pénalisés? Ça dépend, essentiellement du temps que rembourser vos dettes vous prendra. Par exemple, vous faites une proposition qui vous permet de rembourser vos dettes en trois ans. Par la suite, vous devrez prendre encore deux à trois ans pour rebâtir votre crédit. Donc, vous mettrez presque six ans à vous en remettre, comparativement à déposer votre bilan et vous en sortir en trois ans. Si vous n’avez aucun actif, allez demander un deuxième avis…
Ceci dit, que ce soit pour une proposition de consommateur ou une faillite, l’un comme l’autre vous demanderont du temps et de la persistance pour vous reconstruire financièrement, et vous aurez probablement à mettre quelques projets en veilleuse.
Pensez-y bien et surtout, allez chercher de l’aide avant que votre santé ne s’en trouve affectée.
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La faillite en chiffres
10 000 En 2015, entre 5000 et 10 000 ménages québécois de plus pourraient être forcés de déposer leur bilan. Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins
22,5% Le pourcentage de faillites déclarées au Canada dans la période de 12 mois prenant fin en octobre était de 22,5% plus élevé qu’à la période précédant la récession.
20,6% La proportion de consommateurs insolvables chez les 55 ans et plus a plus que quadruplé au cours des 10 dernières années, passant de 4,6% à 20,6%.
38% Pourcentage de la population active qui n’aurait aucune épargne en vue à la retraite, selon une étude de la Régie des rentes du Québec. Source: Surintendant des faillites.
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